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MARCHE D'ETE 2004 EN BELGIQUE

Marche jacquaire d'Aix-la-Chapelle à Namur, organisée par nos amis belges du 17 au dimanche 25 juillet 2004, en suivant la Via Mosana.

 

Départ pour la visite de Aachen

Nous passons la frontière belge !

L'église St-Jacques à Liège

Visite de la ville d'Huy

A gauche : Namur, dernière étape
Marche jacquaire d'Aix-la-Chapelle à Namur, organisée par nos amis belges du 17 au dimanche 25 juillet 2004, en suivant la Via Mosana

Samedi 17 juillet 2004

Un peu perdue dans la gare de Bâle, mon attention est attirée par l'arrivée de deux hommes, grands, au pas assuré : l'un tient son bourdon à la main, l'autre porte un collier, une coquille blanche incrustée d'une croix rouge. Ils sont sur le Chemin de St-Jacques. Je me sens rassurée par un sentiment d'appartenance. D'autres pèlerins se joignent à nous. Notre président arrive et prend l'organisation en main.
De Bâle, nous allons en train jusqu'à Aix-la-Chapelle, où nous sommes accueillis par Anne et Emmanuel Libbrecht et M. Bahnen. Celui-ci nous emmène rapidement à la cathédrale où des places nous sont réservées pour assister à la messe de tradition mosarabe. Il s'agit d'un rite chrétien ancien dit par des prêtres de Tolède. C'est une occasion exceptionnelle. Le cadre est majestueux. Demain nous visiterons les lieux plus à fond. Direction restaurant, où les menus, choisis dans le train, nous sont servis. On commence à faire connaissance avec nos voisins. Tous les récits se rapportent au Chemin, aux expériences personnelles. On n'est jamais lassé. Le logement au Centre de Formation est confortable. Enorme orage pendant la nuit.

Dimanche 18 juillet Aix-Moresnet (8 km)

Après le petit déjeuner, les organisateurs se présentent : Anne Libbrecht et son mari et Jacques, le précieux chauffeur de la camionnette suiveuse, Louis de Clerk, ancien ambassadeur. Grâce à eux, nous allons rencontrer d'autres pèlerins et cheminer avec eux sur le Via Mosana.
Nous commençons la visite de la ville par le Marschiertor du 16ème : c'est une porte de la ville par laquelle passaient les Jacquets venus de Pologne. M. Bahnen nous fait découvrir cette ville thermale célèbre depuis l'antiquité et qui a vu le couronnement de Charlemagne, père de l'Europe. Georges Schyns commente la visite de l'Hôtel de Ville. Après avoir admiré le Trésor de la Cathédrale, nous commençons notre première étape.
Une fine pluie nous oblige à mieux nous équiper pour marcher jusqu'à MORESNET. Nous passons devant une église dédiée à Saint Jacques, traversons un quartier résidentiel et montons dans une forêt aux arbres majestueux. Bientôt nous passons la frontière et nous voici en Belgique. Le chemin est bien indiqué : écriteaux rouges sur fond blanc. Les feuilles des hauts arbres sont alourdies par les gouttes de pluie et le soleil fait son apparition. A l'arrivée à Moresnet, nous faisons une halte devant un Calvaire impressionnant, au pied duquel Bernard commente un texte de Teillard de Chardin. Ce Jésuite du 20ème siècle croit au progrès des choses, à l'union de tous les êtres. " Seigneur, fais-nous un ". Nous chantons aussi, reconnaissants pour cette belle journée.
Au cours du repas, Louis de Clerk brosse un tableau vivant de l'histoire de la Belgique, avec ses 12 provinces. Nous en traverserons deux seulement. C'est passionnant et très instructif pour qui n'est jamais allé en Belgique. Accueil et logement agréables chez les Pères Franciscains ou au Foyer de la Charité.

Lundi 19 juillet Moresnet-Wegimont (28 km)

La marche est très agréable, les paysages doux, vallonnés : le Château du Chaf, quelques fermes. Après une côte raide, nous arrivons au village HENRI-CHAPELLE. Nous visitons l'église dédiée à St-Georges. Bernard nous propose une méditation sur le thème de la souffrance. Tout a un sens, le monde est animé d'un large mouvement d'ensemble. Tout apparaît en son temps, à sa place.
Nous voici sur le plateau de Herve. Par un petit chemin creux, nous arrivons à la ferme de M. et Mme Nyssen, ils font de l'élevage. L'endroit est très accueillant. Dans la cour, on nous offre du jambon, du fromage sur lequel on tartine de la confiture de poire. Puis nous continuons vers THMISTER. A CLERMONT, un bel hôtel-de-ville enjambe la route. Nous visitons l'église dédiée à St-Jacques. Elle date du 13ème siècle, belles boiseries et vitraux aux couleurs douces. Puis nous marchons sur une ancienne voie de chemin de fer, bien entretenue, bordée d'arbres. Dans cette région, il y avait beaucoup de vergers, pour la production du cidre. Nous poursuivons jusqu'à WEGIMONT où nous logeons dans le magnifique château de style mosan. Encore une belle étape.

Mardi 20 juillet Wégimont-Liège (15 km)

Départ de Wegimont sous la pluie, mais la marche est amusante sur des sentiers boueux bordés de prés laissés à l'abandon. Poésie et charme des paysages. Dans un village, nous entrons dans l'église aux caissons peints avec une Vierge du 11ème siècle (La Vierge d'Evegnée) servant de siège à l'enfant. Bernard consacre la méditation à la présentation des AA. S'adonner à l'alcool est une maladie. La fondation des alcooliques anonymes a commencé par la rencontre de 2 hommes souffrant du même mal. Prier pour demander la force car, par notre seule volonté, nous n'arrivons pas. Nous marchons maintenant à la queue leu leu dans un chemin boueux où ont passé des tracteurs. Il pleut. L'eau brune coule dans les rigoles formées par les larges pneus, entre 2 haies de hauts maïs. Quelques montées, suivies de descentes glissantes. Les maisons sont soignées, les jardinets impeccables. Nous arrivons dans le village de BELLAIRE. Miracle ! nous pouvons prendre notre pique-nique sous une tente, assis, pendant que nos habits sèchent. Nous repartons en direction de LIEGE, traversons les faubourgs de DROIXHE puis longeons la Meuse. Après une halte, nous sommes accueillis par Madame Olivier, guide. Animée d'un immense enthousiasme, elle nous fait visiter sa ville. Nous commençons par l'église Saint Barthélémy et son baptistère : c'est une des 7 merveilles de la Belgique. La ville offre de nombreuses curiosités. Nous terminons par la place Saint Lambert : on voit les limites de l'immense cathédrale démolie en 1789, à la Révolution Française, et les cours du Palais des Princes-Evêques, qui sert de Palais de Justice. Nous dormons à l'Auberge de Jeunesse, Georges Simenon.

Mercredi 21 juillet Liège-Esneux (15 km)

Avant de partir pour ESNEUX, nous complétons notre visite de la ville de LIEGE par l'église dédiée à Saint Jacques. Elle est de style gothique flamboyant tardif, très décorée, avec de magnifiques vitraux. Nous suivons la Meuse, qui prend sa source en France et coule vers la Hollande. A ANGLEUR, des amis belges nous offrent des rafraîchissements. Auguste, 80 ans, va faire l'étape avec nous. Marche très agréable dans la forêt, de beaux arbres d'essences multiples, même des châtaigniers. On s'arrête en bordure d'une vue plongeante sur la VALLEE DE L'OURTHE pour une méditation partagée entre Vreni et Bernard. Epître de Paul aux Galates. " Er heilt die gebrochenen Herzen " Dieu entend et voit tout, et le Psaume147. Après un repas humide, la drache (pluie) se met à tomber avec sérieux et nous accompagne par le Col de la Famelette 245m, jusqu'à l'Auberge de Jeunesse du Château de TILFF. Au restaurant, nous avons la possibilité de déguster 17 sortes de bières.

Jeudi 22 juillet Esneux-Strée (21 km)

Après une nuit humide, nous nous rendons en train à ESNEUX et avançons en direction de STREE. Il fait chaud aujourd'hui, le paysage est différent, les cultures sont plus nombreuses. Nous nous arrêtons pour visiter la belle église de Saint-Séverin-Condroz (12ème) : une magnifique église romane bourguignonne. Une méditation sur Jean 10 est suivie par un texte sur les dimensions de l'amour. Etre chrétien c'est croire en cette force surhumaine. La fin de l'étape est allégée par un parcours en bus qui nous amène au gîte rural des Jonquières. Repas délicieux et nuit réparatrice.

Vendredi 23 juillet Strée-Namur (25 km)

Notre marche nous conduit en direction d'ANDENNE par le sommet de HUY, où se trouve un monastère bénédictin. La légende raconte qu'une vieille femme, en allant chercher des fagots pour se chauffer, trouva une statue de la Vierge. Elle voulut la prendre mais impossible de la déplacer. On construisit un oratoire à cet emplacement puis la cathédrale de Notre Dame. C'est ici que le Père Pice, un bénédictin, reçut le prix Nobel de la Paix. Nous descendons l'inimaginable mur de HUY, admirons le téléphérique pour arriver sur la très jolie place de cette ville médiévale. Arrêt et visite de la Cathédrale aux vitraux superbes. On est descendu à Huy, il faut remonter jusqu'à SAINT-LEONARD. Nous traversons la FORET DE SOLIERES sur une ancienne voie de chemin de fer. Le chemin est bien tracé, les arbres magnifiques, il y a aussi des sapins. Nous nous arrêtons pour manger. La méditation suivie de la prière lue par Jacqueline illustre la pensée : " j'admets mon impuissance et je remets tout à une puissance supérieure. "
Les paysages sont verts et changeants; après la Ferme du Chenu, nous descendons dans la FORET D'ANDENNE et marchons le long de la Meuse. Nous prenons le train jusqu'à NAMUR, capitale de la Wallonie, où nous logeons dans l'auberge de Jeunesse Félicien Rops, tout au bord de l'eau.

Samedi 24 juillet Andenne -Namur (23 km)

Ce matin, nous allons en bus jusqu'à la gare où nous prenons le train pour Andenne : nous reviendrons à NAMUR par un ancien chemin de halage Ravel, le long de la Meuse. Beaucoup de charme, de vie, sur le fleuve. Auguste nous raconte qu'il avait 10 ans lorsque le roi Albert 1er s'est tué en tombant d'une falaise à MARCHE-les-DAMES.
Après la messe de la Saint Jacques et un repas festif à l'ILON SAINT-JACQUES, nous passons la nuit dans le même logement.

Dimanche 25 juillet visite de Namur et retour en Suisse

C'est aujourd'hui la fête du Saint. Nous grimpons à la Citadelle avec une halte pour exprimer dans la prière notre reconnaissance. La visite guidée de la Citadelle nous fait passer une agréable matinée. Il est 11 h 30, nous en faisons le tour avec une vue sur les différents clochers de la ville : Saint Aubain, Saint Loup, Saint Jean. Une brume grise enveloppe les rues et un vent frais se lève. Une bonne carbonade flamande nous réunit encore tous et ce sont les adieux à la gare, avec l'espoir de se revoir. Quel beau Chemin ! Que de belles étapes ! Chaque jour un lien subtil et discret s'est tissé pour nous unir les uns aux autres. Merci.

Daisy Perrin


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